Victime 5
Responsable des femmes dans un parti politique d’opposition, elle a participé à la manifestation du 28 septembre avec la conviction qu’il fallait s’opposer à la tentative de candidature du chef de la junte. Ce jour-là, elle a été arrêtée, agressée, violée. Elle porte encore les marques de ce qu’elle a subi, dans son corps comme dans sa vie familiale.
Elle raconte la violence, l’exil intérieur, le rejet, les traitements, les tentatives de reconstruction et l’espoir que la justice tienne.

Une arrivée festive, avant le chaos
Sur place, les manifestants remplissent peu à peu les gradins. Les responsables politiques étaient là, l’ambiance est encore festive. Très vite, la situation dégénère

Prise en charge interrompue
À l’hôpital, les violences reprennent. Craignant une nouvelle attaque, elle décide de fuir.
Une reconstruction difficile
Elle est approchée par une ONG. Méfiante au départ, elle finit par accepter leur aide.
Placée en psychiatrie pendant un mois, elle commence un lent processus de reconstruction.
Son couple ne survivra pas à ce qu’elle a vécu.
Elle raconte avoir tout avoué à son mari, sans détours.
Menaces, solitude et lutte pour survivre
Depuis le procès, les pressions ne cessent pas. Entre menaces, insécurité et séquelles laissées par la violence, elle continue de vivre dans l’angoisse. Mais elle se bat pour tenir, pour ses enfants, pour sa santé, et pour faire valoir ses droits.
Le procès du 28 septembre a permis pour la première fois de juger, en Guinée, des violences sexuelles commises à grande échelle, dans un cadre politique et répressif. Il a reconnu ces actes comme des crimes contre l’humanité et consacré la parole des survivantes, longtemps réduites au silence. Mais ce procès n’efface ni les traumatismes, ni les conséquences sociales, familiales, médicales que continuent de subir les victimes. La reconnaissance judiciaire n’a pas suffi à garantir leur sécurité, ni même un véritable accompagnement à long terme.
