Victime 2
Le 28 septembre 2009, elle n’appartenait à aucun mouvement. Ce matin-là, alors qu’elle lavait des ustensiles, elle a vu passer une foule en direction du stade du 28-Septembre. Poussée par la curiosité et l’euphorie ambiante, elle a abandonné ce qu’elle faisait pour suivre le groupe. Une amie la rejoint. Ensemble, elles se rendent sur les lieux, attirées par l’animation
L’attaque, la violence et l’effondrement
Dans le chaos, les coups pleuvent. Rien ne distingue plus la foule, les cris, la fuite. C’est là que tout bascule.

Le répit est de courte durée. Même dans les lieux de soin, la peur persiste. Les violences ne sont pas terminées.

Premiers secours, premiers soutiens
C’est par le bouche-à-oreille et la solidarité que l’aide est arrivée. Un long parcours de soins a commencé, sous le regard inquiet des familles.
Malgré leur transfert à Dakar, les conditions d’accueil étaient indignes. Sans soins réels, sans suivi, elles ont survécu dans l’oubli et l’attente.
Trahison et exposition publique
Alors qu’elles espéraient enfin être entendues, l’intervention d’une responsable a conduit à une mise en danger grave, les exposant publiquement sans leur consentement.
Après une longue absence, le retour au pays s’est fait dans la honte, la tristesse et l’abandon. Promesses non tenues, soins inexistants. Et la perte déchirante d’une amie.
Témoigner, résister, accuser, au nom de celle qui n’a pas survécu
Des années après les faits, la douleur reste. Mais avec le procès, l’urgence de parler s’est imposée. Pour elle, pour son amie disparue, et malgré les blessures toujours ouvertes.
Le récit qu’elle livre est celui d’une trahison à plusieurs niveaux : par les forces de sécurité, par le système de soins, et par certaines figures censées la protéger. Son parcours illustre les obstacles persistants dans la quête de reconnaissance, de justice et de réparation pour les victimes de violences sexuelles du 28 septembre.